Pour CNRS hebdo Amy Lammers, directrice des événements et des partenariats à Technology Review du MIT fait le point sur ce prix lancé pour la première fois en France dans le but de soutenir de jeunes innovateurs plein de talent.
CNRS hebdo : Pour la première fois en France, le journal Technology Review de l'Institut technologique du Massachussets (MIT) lance le prix TR 35. De quoi s'agit-il ?
Amy Lammers : Initié par le MIT, le prix TR 35 a pour objectif de rechercher les 10 jeunes innovateurs les plus remarquables de France. Ce prix existe depuis 1999 aux Etats-Unis sous le nom de TR 100 – le classement annuel des 100 meilleurs innovateurs mondiaux –. Depuis 2010, nous avons commencé à lancer des déclinaisons régionales de ce prix, d'abord en Inde, puis en Italie, en Espagne, en Asie, dans le monde arabe et dans plusieurs pays d'Amérique Latine. Et depuis le 22 novembre dans votre pays, sous le nom de TR 35 France.
CNRS hebdo : Quels types d'innovateurs recherchez-vous ?
A. L. : Nous recherchons des jeunes chercheurs et innovateurs dont le remarquable travail dans des disciplines telles que la biotechnologie, les matériaux, le matériel informatique, l'énergie, les transports, les communications et le Web pourrait transformer la société et avoir un impact sur les décennies à venir. Notre objectif est de soutenir le développement de nouvelles technologies ou l'application novatrice de technologies existantes.
CNRS hebdo : Comment se déroule la sélection ?
A. L. : Ce prix est réservé à des personnes de moins de 35 ans travaillant sur un projet pionnier en matière de recherche, de technologie et d'innovation. Contrairement à d'autres concours, les candidats aspirant au prix TR 35 ne peuvent pas soumettre eux-mêmes leur candidature. Ils doivent être proposés par un membre de leur entourage professionnel ou académique qui recommande leurs travaux. Ouvertes depuis le 22 novembre, les inscriptions seront clôturées le 31 décembre. L'intégralité de la procédure pour soumettre une candidature se déroule sur le site
www.tr35france.com. La liste des lauréats sera dévoilée au cours d'une cérémonie en mars 2013.
CNRS hebdo : Pourquoi avez-vous choisi le CNRS comme l'un des partenaires de référence pour lancer ce prix en France ?
A. L. : Dans chaque pays, nous avons des partenariats avec les institutions à la pointe de l'innovation, de la science et de la technologie. Il ne fait aucun doute pour le MIT qu'en sa qualité de plus important organisme européen de recherche, le CNRS poursuit des travaux dans tous les domaines de la connaissance et notamment ceux de l'ingénierie, des systèmes et de l'informatique. Cela correspond en tous points aux vastes champs disciplinaires couverts par le prix TR 35. Ce sont pour toutes ces raisons que nous avons demandé au CNRS de soutenir ce prix et de faire partie du jury qui choisira les lauréats du TR 35 France.
CNRS hebdo : Que peuvent attendre du MIT les dix jeunes innovateurs français que vous révélerez ?
A. L. : Le classement TR 35 est désormais une reconnaissance importante au sein des start-ups, dans l'industrie et dans le monde de la recherche et de l'enseignement supérieur. Nous prenons très au sérieux la responsabilité qui nous incombe de sélectionner ces lauréats. Au fil des années, nos choix se sont révélés fructueux, avec des hommes et des femmes dont les innovations et les entreprises ont eu une profonde influence sur la société. Parmi les lauréats précédents, citons Larry Page et Sergey Brin, co-fondateurs de Google, Mark Zuckerberg, co-fondateur de Facebook, Helen Greiner, co-fondatrice de iRobot, etc. Recevoir le prix TR 35 donne à de jeunes chercheurs une reconnaissante importante et de puissants moyens pour poursuivre leur recherche. Le TR 35 permettra aux lauréats français d'intégrer un réseau global d'innovation dans lequel ils pourront établir des contacts importants et faire avancer leurs projets.